L’obligation de mettre en place un canal anonyme, spécifique et indépendant pour le signalement des infractions à la LAB (ci-après, le canal de ‘whistleblowing interne’) ne s’applique pas obligatoirement au sein de tous les cabinets. Le critère à prendre principalement en considération est celui de la garantie de l’anonymat lorsqu’un collaborateur du cabinet utilise le canal de whistleblowing’ interne.
Si la garantie de l’anonymat n’est, dans les faits, pas réalisable en raison de la taille du cabinet et/ ou de son mode de répartition des dossiers parmi les collaborateurs, le canal de whistleblowing interne perd de son utilité. Dans ce cas, le Manuel de procédures internes du cabinet précisera que la procédure auprès du Point de contact – Lanceurs d’alerte de l’ITAA remplacera l’obligation de mise en place d’un canal de whistleblowing interne au sein du cabinet.
- La mise en place d’un canal de whistleblowing interne doit être comprise en tenant compte du principe de proportionnalité lié à la nature et à la taille du cabinet. Les procédures internes du cabinet devront, le cas échéant, être adaptées en fonction de l’obligation ou non de mettre en place en interne un canal de whistleblowing.
- Il ne peut être contesté que dans un cabinet unipersonnel, la mise en place d’un canal de whistleblowing interne n’aurait aucune valeur ajoutée dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
- Dans les cabinets comportant un professionnel économique (qui exerce les fonctions de personne responsable au plus haut niveau et d’AMLCO) et un seul collaborateur, il n’y a pas davantage de sens à mettre en place un canal de whistleblowing interne car, par essence, l’anonymat ne peut pas être garanti dans un cabinet de 2 personnes
- Qu’en est-il du canal de whistleblowing interne au sein des petites structures à partir de 2 collaborateurs ?
- L’organisation interne du cabinet implique que si une plainte concerne tel dossier, l’AMLCO/ la PRHN pourra en déduire que celle-ci ne peut émaner que de tel collaborateur parce qu’il s’agit du gestionnaire du dossier. Si d’office, il est connu au sein du cabinet que la plainte vient de tel collaborateur, la protection de son anonymat ne pourra pas être assurée.
- Le collaborateur ou le membre du personnel pourra s’adresser directement à l’ITAA qui a mis en place un Point de Contact – Lanceurs d’alerte conformément à l’article 90 LAB.